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ÉLECTROCARDIOGRAMME OBLIGATOIRE POUR TOUS VOS ENFANTS !

Dernière mise à jour : 9 févr. 2023


Par le Docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport et rédacteur en chef de www.docdusport.com


Le docteur CORRADO a mené une étude sur 42 000 jeunes sportifs. Il a constaté qu’un examen médical rigoureux incluant un électrocardiogramme permettait de réduire de 90% le risque de mort subite à l’effort !


Vous le savez, votre cœur est un muscle. Sa contraction est initiée par le passage de minéraux à travers ses membranes. Le mini courant électrique qui en résulte est enregistrée par l’électrocardiogramme ou ECG. Pour recueillir ces informations, votre médecin place 10 électrodes sur le buste et les membres de votre enfant.


L’ÉLECTROCARDIOGRAMME OU ECG ENREGISTRE L’ACTIVITÉ ÉLECTRIQUE DU CŒUR SUR TOUT SON POURTOUR


Ainsi, toutes les portions du cœur voient leur activité analysée. L’appareil retranscrit la contraction des oreillettes puis celle des ventricules suivie de la recharge électrique de récupération. Chacune de ces étapes peut présenter des anomalies et laisser suspecter une maladie ou une malformation du cœur. Et certaines d’entre elles sont susceptibles de s’exprimer dangereusement d’un effort !


Les italiens sont sérieux !


Depuis 1982, pour obtenir une licence sportive, la législation italienne a imposé une visite médicale d’aptitude codifiée. Elle inclut un interrogatoire méthodique, un examen structuré et un ECG. En cas d’anomalie à l’issue de ce bilan initial, des examens complémentaires sont prescrits, notamment une échographie et un avis spécialisé cardiologique est demandé. CORRADO a évalué l’efficacité de la procédure en étudiant le devenir de sportifs âgés de 12 à 35 ans.


L’ECG DIVISE PAR 9 LE RISQUE DE MORT SUBITE CHEZ L’ENFANT


Avant l’instauration de cette réglementation, on recensait 36 morts subites chaque année pour 1 million de pratiquant. Entre 2003 et 2004, ce drame n’a été constaté que 4 fois pour 1 million de sportif soit une diminution de 89% ! Sur les 42 000 dossiers étudiés, 2% des sportifs n’avaient pas obtenu leur certificat d’aptitude pour cause d’anomalie cardiaque !


LA CARDIOMYOPATHIE HYPERTROPHIQUE : PRINCIPALE CAUSE DE MORT SUBITE CHEZ L’ENFANT


La plus fréquente et la plus dangereuse d’entre elle était la cardiomyopathie hypertrophique. Elle touche 1 individu sur 500. Sur 100 personnes porteuses de cette malformation, 2 vont décéder dans l’année, souvent au cours d’un effort.


L’ECG détecte 60% des anomalies cardiaques.


En interrogeant son jeune patient et ses parents, le médecin recherche des antécédents familiaux de malformation du cœur et de décès brutaux à l’effort. Ces échanges visent également à s’enquérir de symptômes caractéristiques d’anomalies cardiaques. Il s’agit essentiellement de pertes de connaissance, de malaises, de palpitations, de douleur dans la poitrine ou d’accès d’essoufflement. Ils sont fréquemment présents chez le sportif d’âge mûr victime d’une maladie du cœur. En revanche, ils sont souvent absents chez le jeune sportif porteur d’une anomalie. Les accidents cardiaques liés à une pratique sportive intensive sont souvent inauguraux ! L’examen s’affine quand votre médecin écoute le cœur et perçoit un souffle cardiaque. Il correspond aux turbulences de flux sanguins dans les grosses artères.


L’ECG S’ASSOCIE A UN INTERROGATOIRE ET UN EXAMEN RIGOUREUX


Dans la majorité des cas, chez l’enfant, ce bouillonnement est provoqué par un débit élevé, lui-même favorisé par une contraction cardiaque très tonique. Beaucoup plus rarement, le souffle est la conséquence d’une malformation cardiaque qui gêne le passage du sang. Malheureusement ce signe n’existe que pour une des malformations, la fameuse cardiopathie hypertrophique, et n’est que rarement présent en début d’évolution. Chez le jeune sportif, c’est l’électrocardiogramme qui se révèle le plus performant. Associé à un bon examen, il diagnostique 60% des anomalies cardiaques.


Les problèmes cardiaques dépistés par l’ECG


En scrutant le cœur sur tout son pourtour, l’ECG peut mettre en évidence des malformations et des anomalies de son fonctionnement électrique. La cardiomyopathie hypertrophique correspond à un épaississement anarchique des parois. La dysplasie du ventricule droit est une altération fibreuse et graisseuse du muscle cardiaque. Le « QT long » caractérise un allongement de la recharge électrique du cœur après sa contraction.


L’ECG DÉTECTE DE NOMBREUSES ANOMALIES GÉNETIQUES


Ce trouble est provoqué par une altération congénitale des canaux transportant les minéraux. Le « Wolf Parkinson White » décrit l’existence de deux réseaux parallèles pour transmettre l’influx des oreillettes vers les ventricules. Et il arrive parfois que le courant tourne en boucle et que la contraction du cœur s’emballe. Toutes ces maladies génétiques peuvent provoquer des battements cardiaques irréguliers à l’effort voir une crampe du cœur à l’origine de mort subite.


Suivez les recommandations des experts !


Riche de ces connaissances et de cette expérience italienne instructive la société française de cardiologie du sport a édicté ses recommandations. Tout enfant ou jeune adulte, âgé de 12 à 35 ans, pratiquant la compétition doit bénéficier d’un examen médical rigoureux et d’un ECG. Ce dernier doit être renouvelé tous les 2 ans entre 12 et 20 ans puis tous les 5 ans entre 20 ans et 35 ans. En effet, avant 12 ans, ces anomalies génétiques n’ont pas transformées le cœur et les morts subites à l’effort sont plus qu’exceptionnelles.


ENTRE 12 ANS ET 20 ANS, UN ENFANT SPORTIF DOIT FAIRE UN ECG TOUS LES 2 ANS


Entre 12 et 35 ans, ces maladies congénitales s’expriment progressivement. Il faut surveiller leur apparition ! Après 35 ans, les décès à l’exercice sont plus volontiers provoqués par des obstructions des artères du cœur et des crises cardiaques. L’examen de référence à envisager devient le test d’effort : pédaler jusqu’au maximum de ses possibilités avec un ECG qui surveille la survenue d’une mauvaise oxygénation du cœur.

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