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LA BLESSURE PHYSIQUE, LA PUDEUR DU PSYCHIQUE ?

Par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport

Rédacteur en chef de www.docdusport.com 

 

Le sportif est habitué à gérer la douleur, à tolérer la fatigue et à poursuivre sa route ! Pour lui, exprimer un mal-être est complexe, surtout quand il est mal défini, enfoui, enkysté ou inconscient.  

 

Lorsque l’athlète ne parvient pas à le verbaliser, à classer le traumatisme, à régler ses problèmes, à apaiser sa souffrance émotionnelle, son psychè disposent de moyens de communication annexes, de voyants lumineux voire d’alarmes de secours ! Le corps et les organes constituent des opportunités pudiques pour exposer la douleur morale. Bien évidemment, ce sont les points faibles et les zones fusibles qui vont parler … puis hurler en cas de sourde oreille.




 

L’EMOTION CONTRAINTE AU SILENCE

FAIT PARLER LES FUSIBLES DU CORPS

 

Le migraineux a mal à la tête. Le colopathe voit son ventre gonflé et spasmé. Le lombalgique se plaint du dos en faisant son lit.  Le musicien entend des acouphènes. Le trader ressent des contractures cervicales en balayant ses 6 écrans … Et, le sportif souffre à l’entraînement ! Son activité physique est un point culminant de ses valeurs, il est normal que son psyché s’en empare pour être entendu ! Voilà qui saisit l’athlète : « Actuellement, c’est ma soupape, c’est le seul moment pendant lequel je parviens à me détendre ! … Imagine ! Si je ne peux plus courir ! ». Alors, il surveille, il écoute, il apprend par cœur cette douleur. Elle devient handicapante ! Et, le patient ajoute : « Cette blessure me mine, si je pouvais guérir de cette lésion, j’irais bien ! »  … Et là, il se trompe !

 

SANS CETTE DOULEUR, J’IRAIS BIEN … PAS SUR !

SI J’ALLAIS BIEN, J’AURAIS MOINS MAL … SUREMENT !

 

Le doc éponge et bienveillant rectifie en douceur : « Je crois aussi que si vous alliez mieux, vous auriez moins mal ! … Disons que c’est un cercle vicieux … Vous n’avez pas rien, vous avez une petite tendinite qui vous envahit, véhicule souffrance et surmenage ! ». Souvent, le sportif ne peut pas accepter l’information … parfois, son mode de fonctionnement l’empêche même de comprendre cette interprétation iconoclaste ! Tant pis, il faut que le thérapeute transmette le message. Il initie alors le long chemin qui mène au soulagement et à l’harmonie.  Le médecin du sport expérimenté a le droit et le devoir de faire le diagnostic d’expression locomotrice et pudique d’une souffrance émotionnelle. Il détermine la lésion, il confirme qu’elle est sans gravité et que son patient peut continuer à faire du sport ! Il précise que l’activité ne doit pas être trop intense. C’est valable pour le corps comme pour l’esprit … il s’agit même d’un message du premier vers le second ! L’objectif du sport n’est pas de s’épuiser pour s’apaiser !

 

ARRETER LA SURENCHERE MEDICALE : LE PREMIER TRAITEMENT

 

Désormais, il est impératif d’emprunter un autre itinéraire pour retrouver la sérénité. Dans un premier temps, il est indispensable de cesser toute surenchère diagnostique et thérapeutique. Avec cette pile d’examens complémentaires normaux ou presque, à l’issue des multiples avis experts non contributifs, toute agitation médicale ferait fausse route. Cette procédure a été suffisamment anxiogène, chronophage et énergivore ! Il faut commencer à se reposer, à régénérer les messagers chimiques du cerveau ! Démembrer, décrypter, soigner le mal-être profond n’est plus du ressort du médecin du sport. Il se doit de déléguer ce versant de la prise en charge au spécialiste ! Ce praticien expert peut même envisager un traitement anti-dépresseur si la douleur morale intense et l’épuisement organique du cerveau empêchent le sportif de faire le travail mental nécessaire à sa guérison.   

 

 

 

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